Anaka ou le 3ème œil… du photographe
Propos recueillis par Morgane Henry pour AgendaYoga.com
Chez AgendaYoga, nous aimons les yogis et par yogis, nous parlons des personnes qui vivent le yoga sous tous ces aspects. Parfois professeurs-instructeurs-aspirants, parfois pratiquants ascètes, d’autres fois anonymes passionnés et d’autres fois encore artistes… d’ailleurs, vous connaissez Anaka ?
Mordue de photo depuis l’âge de 13 ans grâce à son père, « Anaka » en a fait son métier depuis 1998. D’abord photographe pour coiffeurs, maquilleurs et stylistes, elle tire ensuite le portrait de grands noms de la musique. Après son installation à Bordeaux, c’est vers le vin qu’elle se tourne et devient photographe officielle de la Cité du Vin. Avant de prendre un virage plus doux vers le yoga… Rencontre avec la photographe des yogis !
Anaka, qui êtes vous ?
La première fois que j’ai pris des photos, c’était au collège, j’avais 13 ans et mon père avait eu la bonne idée de me passer son boîtier. Aujourd’hui, à 43 ans, cela me passionne toujours autant. Au début, je faisais beaucoup de photos urbaines et de portraits. Je passais des heures à réaliser mes tirages, nous étions encore à l’ère des pellicules ! Puis, j’ai élargi mon champ d’activité avec la couleur, les reportages, le culinaire, l’architecture, les photos de musique… Un processus d’apprentissage qui a duré presque 10 ans avant de me sentir vraiment professionnelle. D’abord autodidacte, j’ai ensuite intégré l’école des Gobelins à Paris avant de devenir assistante de photographe de mode.
Vous avez un parcours photographique assez impressionnant. D’où est venue cette envie de faire de la photographie de yoga ?
Je me suis concentrée pendant des années sur comment faire évoluer mon savoir-faire, comment connaître les besoins des entreprises concernant leur image, tout en travaillant sur ma créativité. Il y a trois ans, j’ai ressenti le besoin de faire fusionner activités personnelles et univers professionnel. Je voulais photographier ce qui me fait vibrer dans la sphère intime. Je pratique la méditation depuis que j’ai 20 ans, le bouddhisme accompagne ma vie et le yoga s’est imposé comme une évidence durant cette période de remise en question. Personnellement, le Yin yoga a ma préférence mais le Hatha et l’Iyengar sont également des pratiques qui me nourrissent.
C’est un univers très différent de la musique ou du vin. Comment vous adaptez-vous à chacun ? Y a-t-il un dénominateur commun ?
Comme pour toute nouvelle rencontre, on apprend le codes, les besoins, les coutumes, les failles et les atouts. Je m’imprègne de cet univers pour comprendre comment il vit et, si la magie opère, je plonge dedans l’esprit ouvert et le cœur prêt à donner. C’est très stimulant de chercher à comprendre en profondeur un domaine et j’utilise cet élan dans mes idées de prises de vue. Le dénominateur commun est la volonté de rendre en images ce que je perçois et de le mettre en valeur. D’où l’importance d’un ressenti juste et pénétrant.
Pendant un cours de yoga, chaque participant est dans sa pratique. Quels sont les petites astuces pour passer inaperçue ?
Le respect est l’élément majeur pour ne pas empiéter sur l’autre. Je commence systématiquement par observer le comportement des personnes, si elles sont tendues ou pas, si elles ont besoin d’espace, si elles sont plutôt actives ou calmes. En fonction de ces paramètres, j’adapte ma ligne de conduite pour que l’échange se fasse dans le respect de l’autre. Je règle alors mes curseurs émotionnels comme je règle mon boîtier ! Quand il faut être discret, je me fais toute petite et j’avance à pas de loup. Quand il faut diriger et guider, je prends les rênes avec douceur et positivité.
Une pratique de yoga peut être un moment très intime. Est-ce parfois une difficulté ?
Si cette approche d’écoute de l’autre est respectée, non, car je sais quelle est la limite à ne pas franchir. Cela demande parfois de garder en alerte permanente ce radar sensoriel vis à vis des personnes. Faire des photos demande une grande concentration intellectuelle donc avec cette attention particulière, c’est doublement intense ! Mais c’est tellement gratifiant quand, à la fin d’une séance, les personnes me disent qu’elles ne m’ont pas remarquées et qu’elles ont pu pratiquer comme d’habitude.
Quel est votre univers préféré ? Et que préférez vous photographier dans le yoga ?
Je peux dire que l’univers des amoureux de la vie est celui qui me plait. Photographier contient une part importante de vécu et de partage avec les personnes. C’est une des raisons qui fait que je m’épanouis dans l’univers du bien-être et du yoga. Les gens que je rencontre donnent une valeur supplémentaire aux images. Dans le yoga, c’est l’âme et la beauté qui s’en dégage que j’aime capter. L’avantage, c’est qu’il y a beaucoup plus de personnes donc la bienveillance est plus le moteur que dans d’autres sphères.
>> Photographe officielle du Bliss Yoga Festival qui se tiendra du 8 au 10 novembre prochain à Bordeaux, ne manquez pas cette occasion, non seulement de pratiquer mais aussi de découvrir l’univers d’Anaka.
En attendant, parcourez le fabuleux travail d’Anaka sur son site : anakaphotographie.com